samedi 24 novembre 2007

L’ONU à Montréal

Par Olivier L. Pouliot
Le débat sur la relocalisation de l’ONU a été lancé dans un contexte particulier. Tout d’abord, l’ONU rencontre des problèmes de sécurité et d’insonorité avec ses immeubles situés à New York. Le coût des travaux de réaménagement et de l’extraction de l’amiante contenu dans les édifices est estimé à 1,9 milliards. De plus, le congrès américain refuse de voter les budgets nécessaires à la réalisation des travaux. Dans un second plan, l’ex secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, rêvait d’un endroit où l’on retrouverait non seulement l’Assemblée Générale, mais aussi toutes les délégations et les centres de recherche.À Montréal, le projet est appuyé par le ministre du développement économique et responsable de la région de Montréal, Raymond Bachand, et est présenté informellement à un très haut niveau aux Nations Unies. Entre temps, la guerre au Liban et surtout le départ de Kofi Annan retourne les promoteurs montréalais à la case départ. Pourtant, les chiffres favorisent Montréal : l’ensemble du projet coûterait environ 2,2 milliards et les retombées économiques seraient de 2,4 milliards. L’ONU économiserait 790 millions annuellement sur l’entretien et pourrait obtenir une somme intéressante sur la vente de ses terrains à New York. De plus, on estime une augmentation du PIB annuel pour Montréal à environ 350% sur 50 ans, sans compter la création d’environ 60 000 emplois.
Tout cela semble bien prometteur pour l’avenir de Montréal, mais il est possible que la population ne soit pas prête à accueillir la communauté internationale aussi formellement. Il est fort probable que certaines mentalités politiques et sociales comme le mouvement indépendantiste et la commission Bouchard-Taylor soient perçues comme des signes de tension au Québec, mettant un frein à l’enthousiasme des dirigeants de l’ONU. Pour ce faire, il serait judicieux que les médias participent plus activement au dossier afin d’en faire la promotion au près de la population. Si les Nations Unies ressentent une forte motivation de la part des citoyens et citoyennes de la région métropolitaine de Montréal, il se pourrait que les choses changent. «Je pense qu’il faut avoir de la vision.»

Source :
Dossier Cyberpresse.ca, «L’ONU dans la mire de Montréal» 2007. En ligne : http://multimedia.cyberpresse.ca/onu/index.html

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